Un programme de danses rituelles et de pièces comiques de théâtre traditionnel kyôgen pour célébrer dans la bonne humeur le 20e anniversaire de la MCJP !

Sambasô (littéralement «  Les trois morceaux rituels »)

Sambasô >Manzô Nomura  

Suite de danses qui constituaient à l’origine la seconde partie du nô Okina, (dont le protagoniste est un vieillard portant un masque blanc), Sambasô s’est individualisé au fil des âges, pour former une pièce interprétée lors de certaines réjouissances exceptionnelles, notamment à l’occasion du Nouvel An. Elle est donc particulièrement appropriée à la célébration du 20ème anniversaire de la MCJP.

Il s’agit d’un rituel au cours duquel sont invoquées, par des mouvements proches de la transe, les divinités telluriques et célestes, afin d’obtenir d’elles la paix dans le monde, la fertilité des récoltes et la longévité. Deux des trois danses seront présentées : « Momi no dan », interprétée à visage découvert, qui évoque par son enjouement l’élan de la jeunesse, puis « Suzu no dan », dans laquelle l’acteur, portant le masque du « vieillard noir », évolue avec majesté en secouant des clochettes. Même dans le nô dont Sambasô est tiré, cette suite est toujours dansée par un acteur de kyôgen.



Le Grand Conseiller Kanaoka
Kose Kanaoka > Man Nomura

Le grand peintre Kanaoka (inpiré d’un personnage réel, admiré à la fin du X° siècle à la Cour Impériale de Kyôto pour son talent hors du commun - même si aucune de ses oeuvres ne nous est parvenue) est tombé follement amoureux d’une servante du Palais. Sa femme, ivre de jalousie, exige d’être maquillée par lui, prétendant qu’après cela, elle pourra rivaliser en beauté avec sa rivale. Kanaoka, docile, saisit un énorme pinceau et commence à peindre, mais il n’arrivera jamais au bout de sa tâche…  

Cette pièce aux situations incongrues, qui permet aux deux acteurs de déployer toute leur fantaisie dans les parties chantées et dansées, fait partie du répertoire exclusif de l’école de kyôgen Izumi (Izumi-ryû), dont la famille Nomura est dépositaire.


Un hakama pour deux
Le futur gendre > Hiroaki Ogasawara
Son beau-père > Tadashi Ogasawara


Un jeune homme sur le point de se marier doit aller, selon la coutume, rendre une première visite de courtoisie à son futur beau-père. Le garçon, très intimidé, demande à son père de l’accompagner. L’un et l’autre sont bien embarrassés car, issus d’une famille modeste, ils ne possèdent qu’un seul hakama (large pantalon) de cérémonie. Cette contrainte impose que le garçon entre seul dans la maison du beau-père, tandis que son propre père, se faisant passer pour un simple valet, restera sur le seuil de la porte. Mais les choses ne se passeront pas comme prévu, et les voilà obligés de se présenter ensemble devant le beau-père… Les stratagèmes imaginés pour faire croire que chacun porte son propre hakama alors qu’ils ont fendu en deux parties le seul qu’ils possédaient, font de cette pièce — avec son lot de quiproquos, de chansons, de danses et de beuveries — un véritable feu d’artifice de comique auquel les propos naïfs du futur gendre, un benêt ignorant des usages du monde, viennent ajouter encore à la jubilation du public.