Le 24 août 1956 mourait à Kyoto le plus grand cinéaste japonais. Et même l'un des plus grands cinéastes tout court. Kenji Mizoguchi était l'égal d'un Murnau ou d'un Rossellini... Si la poésie apparaît à chaque seconde, dans chaque plan que tourne Mizoguchi, c'est que, comme chez Murnau, elle est le reflet instinctif de la noblesse inventive de son auteur. 
Jean-Luc Godard, Arts, 5 février 1958.


Issu d’un milieu modeste, Kenji Mizoguchi débute au cinéma à la société Nikkatsu, signant d’ailleurs l’un des premiers films sonores du Japon. Son contrat avec la compagnie Daiei va marquer une nouvelle ère dans sa filmographie, composée des plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma. Défendu par la critique dès le début des années 50 avec Les Contes de la lune vague après la pluie et La vie d’O’haru femme galante, sa modernité marquera durablement les futurs cinéastes de la Nouvelle Vague.

Disparu prématurément, il laissa pour testament une chronique géniale et fugitive du milieu de la prostitution (La Rue de la honte) et son empreinte n’a pas fini d’envoûter l’inconscient cinéphile collectif comme le démontrera cette modeste programmation.

Un hommage n’ayant pour seule ambition que de faire revivre à travers huit de ses films le génie d’un auteur parti il y a tout juste soixante ans, le tout en 35mm et en version originale sous-titrée.


Mathieu Macheret, critique cinéma au journal Le Monde, viendra présenter La vie d' O'haru, femme galante ce samedi 10 septembre à 14H30 et la Rue de la honte mardi 13 septembre à 17H00.


Mathieu Macheret
Diplômé de l'Ens Louis-Lumière, Mathieu Macheret fut le rédacteur en chef adjoint du site Critikat, collaborant par la suite aux Cahiers du cinéma, Trafic. Il est maintenant journaliste pour le journal Le Monde