« Jamais je n’aurais cru qu’un lieu pouvait avoir cette puissance, cette force-là. »
Marguerite Duras dans le documentaire Les lieux, réalisé par Michelle Porte en 1976

Lorsqu’ils ne sont pas limités à un décor ou perçus  à distance comme un paysage, que nous font les lieux, et à l’inverse, que leur faisons-nous ? De quelles influences ou de quelles mémoires sont-ils vecteurs ? De quelles manières agissent-ils dans les pratiques artistiques ?

En peu de mots, Marguerite Duras confère à un lieu, sa maison en l’occurrence, une capacité à libérer des forces et des récits. De générations et de géographies différentes, les artistes de l’exposition ont en effet en commun d’animer et de rafraîchir nos manières d’être aux lieux, aux territoires, aux liens qui nous y attachent, qu’ils soient ancestraux, familiaux, vivants, affectifs  ou écologiques. En ce sens, les lieux qu’ils travaillent et qui les travaillent, sont à entendre dans leur épaisseur spatiale et temporelle, dans leur plasticité, comme des milieux au sens géographique du terme, soit l’ensemble des conditions naturelles et sociales, visibles et invisibles qui influencent nos vies, en tant qu’individu ou communauté, au sein d’un espace donné. Photographier quotidiennement pendant plus  de vingt ans la vie d’un village voué à disparaître sous les eaux d’un barrage au Japon (Tazuko Masuyama), représenter métaphoriquement les transformations constantes de notre environnement et les flux qui nous constituent (Yukihisa Isobe), construire une cabane hybride née de la rencontre entre deux géographies et leurs premières formes d’expression (Sara Ouhaddou) ou redonner vie à un être cher par la mise en mouvement d’archives et de fragments d’existence dans une installation vidéo (Amie Barouh) sont autant de gestes agencés par les artistes dans cette exposition.
Tour à tour territoires d’habitation ou matrices existentielles, leurs Êtres Lieux mobilisent des manières de vivre et de faire, où s’improvisent des moyens de résistance, où se construisent des modes de création, où s’inventent d’autres formes d’ancrage et de coexistence.

· Amie Barouh est née en 1993 à Tokyo.  Elle vit aujourd’hui au Pré Saint-Gervais.
· Yukihisa Isobe est né en 1935 à Tokyo, où il vit.
· Tazuko Masuyama est née en 1917 à Tokuyama  et décédée en 2006 à Gifu.
· Sara Ouhaddou est née en 1986 à Draguignan.  Elle vit entre la France et le Maroc.

Autour de l'exposition 


VISITE GUIDÉE
Entrée libre sur réservation (à partir du 1er septembre) 

Avec :
Elodie Royer (commissaire de l'exposition)
♦ Samedi 10 septembre à 15h
♦ Jeudi 15 septembre à 19h
♦ Samedi 24 septembre à 15h

Elodie Royer, Amie Barouh et Sara Ouhaddou
♦ Jeudi 29 septembre à 19h