Noboru Nakamura (1913-1981) se fit connaître dans les années 1950 pour des comédies, des romances et des drames familiaux tournés dans le style moderne et léger dit "Ofuna", la marque de fabrique de la Shochiku, le grand studio où il a réalisé l’essentiel de son œuvre, comme Yasujiro Ozu. Au cours des années 1960, il signa de très raffinés portraits de femmes à l’esthétique précieuse et à la narration dépouillée. Ses films, à deux reprises nommés aux Oscars ("Kyoto", "Portraits de Chieko"), sont ainsi devenus l’élégante vitrine d’une certaine conception formaliste et littéraire du cinéma japonais. Avec le recul nécessaire, son œuvre contient une épaisseur insoupçonnée et il convient d’en gratter la surface à travers la douzaine de films composant cette première grande rétrospective en dehors du Japon.