Relayer les voix de Fukushima

Faire circuler la parole, voilà l’objectif de Yasmina Ho-You-Fat, directrice de la compagnie de théâtre Le Grand Balan, quand elle recrée l’atmosphère d’un pitt: à l’origine destiné aux combats de coqs dans les Caraïbes, la troupe n’en retient pour son pitt à pawol (parole) que le lieu chaleureux, propice à l’échange pour y faire découvrir une œuvre. Y convier Michaël Ferrier, c’est accueillir un auteur de la créolité: celle de l’Océan indien qui l’a fait grandir, celle du Japon où il vit, enseigne et qu’il qualifie de « traversé par des problématiques de créolisation». Dix ans après la triple catastrophe, à travers la lecture d’extraits de récits de Fukushima rapportés par Michaël Ferrier, les comédiens, Yasmina Ho-You-Fat et Jean-Louis Cassarino, accompagnés de l'accordéoniste Taylor Scott et du percussionniste Atissou Loko, donnent la parole aux condamnés à la « demi-vie » des zones contaminées avant de céder la place au romancier et traducteur René de Ceccatty qui assurera la modération d’un échange entre le public et l’auteur.