D' ailleurs, chacun n'a-t-il pas une maison où l’enfant qu'il était est mort autrefois ? On fait seulement semblant de ne pas voir qu’il s’y trouve encore parce qu’on ne tient pas à le rencontrer. (Higashino Keigo, La Maison où je suis mort autrefois)

     À ce jour, nous recensons une vingtaine d’auteurs de romans policiers traduits en français dans notre fonds et l’intérêt des éditeurs pour défricher un genre méconnu, il y a peu encore, semble croissant. Depuis les torimonochô situés dans l’époque pré-moderne de Okamoto Kido, à des romans de forme plus contemporaine, en passant par les tantei shôsetsu classiques centrés sur le personnage du détective, les lecteurs francophones peuvent à présent découvrir différentes facettes de cette littérature.

   La Lettre de la bibliothèque vous servira de fil d'Ariane pour une première découverte de cette littérature qui se nourrit d'une riche tradition maintenant plus que centenaire si on prend comme point de départ le roman Horrible de Kuroiwa Ruikô paru en 1889. 

     Le reste de l'aventure vous appartient, voguez, et laissez-vous surprendre...

Mon mari avait coutume de demander pourquoi les serpents muaient. Vous savez pourquoi ? [...] Non, je vais vous le dire : ils s’imaginent qu’après toutes ces mues ils auront des pattes. Est-ce que les serpents ont besoin de pattes ? Eh bien, ils s’imaginent qu’ils seraient plus heureux  s’ils en avaient. Et dans notre société il y en a de plus intelligents qui leur vendent des miroirs dans lesquels ils se voient avec des pattes.

(Miyabe Miyuki, Une carte pour l’enfer)

 

Matsumoto Seichô en 1955, à 46 ans (domaine public)