Du 16 octobre au 12 février 2017, Kôichi Kurita présente dans la chapelle du château de Chambord une formidable installation de 1000 terres patiemment accumulées ces dernières années, particulièrement lors de ses deux résidences de trois mois à Chambord en 2015 et 2016, formant sur le sol un rectangle de douze mètres de long sur cinq mètres de large qui donne à voir les terres de Loire prélevées au fil des villages qui longent le bassin du fleuve, de sa source à son estuaire. C'est donc à une traversée onirique et chtonienne du plus grand fleuve français qu'invite Kurita, dans la multiplicité des couleurs qui propose in fine comme un immense tableau du territoire. Dans la galerie qui mène à la chapelle sont présentées 200 fioles de terres pulvérulentes, mais également des cartes postales que l'artiste a adressées à Chambord les deux années précédentes, composées de trois échantillons de quelques milligrammes de terre emprisonnés sous un ruban adhésif qui les fixe au dos de chaque carte. Trois modes opératoires qui, du plus ténu au plus monumental, questionnent avec une puissance inversement proportionnelle à leur économie de moyens notre rapport à la terre aujourd’hui.