« On m’avait parlé de cette musicienne qui a appris le chant et la pratique du biwa auprès des plus grands maîtres japonais. Je m’attendais à la voir arriver en costume de cérémonie traditionnel. Elle nous attendait à la gare toute habillée de couleurs fluo, ses cheveux étaient teints de rose, de splendides tatouages marquaient son jeune visage.

Elle nous a alors présenté son instrument, vieux de 140 ans. Et quand elle s’est mise à en jouer, j’ai compris que la violence n’a jamais été atteinte par les plus extrêmes de nos punks. La puissance avec laquelle l’énorme plectre arrache la corde, frappe l’instrument pour accompagner des chants d’outre-tombe, le répertoire ancestral sur lequel repose son art ont une force de déchirement inouïe. La voix de Kakushin, pourtant puisée dans les sources de cette tradition, est d’une
actualité fascinante. »


Gaspar Claus

Kakushin Nishihara > Satsuma Biwa et Chant