Concert

 « Dix mille kilomètres séparent le Japon de la France. Pourtant, depuis longtemps, d’intenses échanges culturels n’ont cessé entre les deux pays. Je pense que ce sont les Français qui, les premiers, ont fait connaître au monde entier la culture japonaise traditionnelle, notamment à travers le japonisme, et l’art contemporain de l’archipel. Malgré leur éloignement géographique, ces deux pays ont tissé d’étroits liens d’amitié culturelle en s’influençant continuellement tout en se respectant. 

L’humanité mène aujourd’hui un long combat contre la pandémie dont on ne voit pas encore la fin, et nous vivons dans une époque où il n’est plus possible de parcourir ces 10 000 kilomètres aussi facilement qu’auparavant. En collaboration avec la MCJP, moi qui vis en France depuis 19 ans, j’ai souhaité organiser une grande fête japonaise – « matsuri » – autour de la musique. 

Si, à l’origine, les matsuri étaient des cérémonies en l’honneur de divinités, de nos jours ce sont avant tout des fêtes profanes. Pourtant, on peut encore percevoir dans le mot « matsuri » le souffle des croyances primitives et du surnaturel. Lorsqu’on prononce ce mot, la gratitude pour les récoltes abondantes et les prières résonnent encore. Aujourd’hui, je vous propose un matsuri à la MCJP auquel j’ai convié des artistes français et japonais vivant à Paris. Je voudrais vous y présenter avec le plus grand nombre d’artistes possible le Japon aussi bien contemporain que primitif. Vous pourrez y apprécier pleinement tambours, chants, paroles et danses du Japon. Pour clore cette soirée, nous interpréterons tous ensemble Soran Bushi : ce chant folklorique min.yô particulièrement primitif est né à l’époque Edo (1603-1868) parmi les pêcheurs fêtant les pêches abondantes de harengs dans le nord de la mer du Japon. Nous interprèterons ce chant avec des arrangements contemporains pour vous redonner de l’énergie en ce XXIe siècle frappé par le Covid-19. Vous pourrez ainsi retrouver l’esprit-même d’un matsuri !

Et si, ensemble, nous faisions naître une lueur d’espoir à la MCJP en ces temps difficiles ? »

Hitonari Tsuji, écrivain, musicien 

PROGRAMME

MATSURI (1er mouvement) de Jinsei Tsuji
Jinsei Tsuji (guitare), Akane Takasugi (danse)

Performance du Paris Taiko Ensemble

Lecture en japonais par la comédienne Yumi Narita d’un extrait du roman Le Bouddha blanc de Hitonari Tsuji, avec la DJ japonaise TIGARAH

Jinsei Tsuji et son groupe
Jinsei Tsuji (voix, guitare), Eric Montigny (piano), Jorge Bezerra (percussions), Mario Forte (violon)

Soran Bushi
Performance avec tous les artistes de la soirée

Hitonari Tsuji est connu en France pour ses romans. En 1996, il reçoit le prix Akutagawa pour La lumière du détroit et, en 1999, le prix Femina étranger pour Le Bouddha blanc, traduit par Corinne Atlan.  

Chanteur du groupe de rock ECHOES dans les années 80, il crée ensuite le groupe ZAMZA et sort un album aux États-Unis où il part deux fois en tournée. Aujourd’hui, tel un troubadour, « Jinsei Tsuji » se produit régulièrement en solo avec des chansons aux textes ciselés.

Akane Takasugi a commencé le ballet à un jeune âge et s'est ensuite produite dans divers genres de théâtre. Elle a étudié la danse contemporaine et s'est installée en France pour élargir ses horizons en tant que stagiaire du programme d'études à l'étranger pour les artistes en devenir de l'Agence japonaise pour les affaires culturelles. Depuis lors, elle est active au Japon et en France.

PARIS TAIKO ENSEMBLE pratique le wadaiko de manière traditionnelle et suit le style Ôedo SukerokuTaiko basé à Tokyo. Ce style a sa propre gestuelle qui trouve ses racines dans les arts ancestraux du Japon. Ces taikos ne sont pas seulement des percussions qui accompagnent mais de véritables instruments de musique à part entière. Chaque morceau de PARIS TAIKO ENSEMBLE raconte une histoire et a sa propre couleur.

Yumi NARITA
Yumi est née au Japon et s'est installée en France en 2012. Elle commence par se former au métier de comédienne à L'Ecole du Jeu (ateliers TCIC) et au Studio Pygmalion à Paris. Elle tourne dans plusieurs courts-métrages ainsi que des long-métrages, notamment “It Must Be Heaven” d’Elia Suleiman (2019) et "Tokyo Shaking" d’Olivier Peyon (2021) dans lequel elle incarne un des rôles principaux aux côtés de Karin Viard. Elle a joué récemment dans le prochain film de Michel Hazanavicius, intitulé “Z (Comme Z)” qui sortira en 2021. 

TIGARAH est une artiste japonaise aux multiples talents, connue comme la « First Asian Baile Funk Rapper ». Ses connaissances linguistiques en japonais, anglais et français l’ont propulsée en tant que rappeuse, DJ et productrice. Avec la sortie de son premier EP à Los Angeles, Tigarah crée le buzz accélérant sa carrière dans l’industrie musicale mondiale. Son nouveau single, "J't'emmène au vent" TIGARAH feat. Lea Paci, un remix du morceau de Louise Attaque est sorti le 11 février, il a plus de 1 million de vues sur YouTube et a aussi été numéro 1 dans la playliste de Hits Français sur Apple Music. Elle est en train de préparer son premier EP qui va sortir en décembre 2021 avec Sony Music France. Et elle a aussi été modèle pour la campagne publicitaire digitale de Yves Saint Laurent Beauté.