Depuis plus de 1200 ans sont tissés à Kyôto les nishiki, magnifiques étoffes de soie aux couleurs chatoyantes. Cette exposition présente des œuvres de KÔHÔ, atelier renommé qui perpétue de nos jours cet art du tissage.
La fabrication traditionnelle des nishiki ne nécessite pas moins de 70 étapes et est effectuée avec un métier à tisser manuel aux mécanismes d'une grande complexité. La plupart des tissus de luxe sont réalisés avec cette technique : autrefois les costumes de la noblesse, aujourd'hui les robes de cérémonies, les obis de kimonos... Mais les modes de vie ont radicalement changé avec la modernisation de l'ère Meiji (1868-1912) puis durant l'après-guerre, et les anciennes techniques qui sont à la base même de cette culture vestimentaire sont actuellement en péril. Conscient de la gravité de ce problème, Kôhô Tatsumura a fondé en 1994 The Japan Traditional Textile Preservation Institute. Son but est de reconstituer le plus fidèlement possible la fabrication traditionnelle des tissus. 
 
 
Toutes les étapes du processus sont soigneusement étudiées, de même que les outils, les métiers à tisser et les matériaux utilisés. Des archives sous forme de films vidéo sont constituées afin de pouvoir transmettre aux générations futures ces anciennes techniques de tissage.
Cette exposition itinérante évoque dans ses grandes lignes l'histoire du nishiki à partir de splendides répliques de tissus des époques de Nara (710-794), Heian (794-1185) et Muromachi (1392 - fin du XVe siècle), montrant l'évolution de ces étoffes typiquement japonaises appelées Yamato nishiki. De nombreuses créations contemporaines telles que Ga no matsu (Le pin élégant), réalisée en 1993 pour le mariage de la princesse impériale Masako, témoignent du renouveau de cet art.