Hiroshima, Fukushima. Ces deux noms constituent une épreuve pour la pensée critique qui en appellent à sa responsabilité. Comment rendre droit aux victimes ? Comment s'articulent dans le jugement considérations morales et politiques ? Quelles leçons en tirer pour l'avenir ? Quelle est la place de la "critique", quand la parole concertée des experts et des politiques s'entend à la confisquer ? Voilà quelques unes des questions que l'on s'attachera à poser, au fil conducteur d'une lecture croisée  de Albert Camus, Jacques Derrida et Jean-Luc Nancy.

Marc Crépon, né en 1962, directeur de recherches au CNRS (Archives Husserl), il est actuellement directeur du département de philosophie de l’ENS. Il travaille en philosophie morale et politique, avec pour fil conducteur la question de la violence. Il a publié, entre autres : Les géographies de l’esprit, Payot, 1996 ; Le Malin génie des langues, Vrin 2000 ; Les Promesses du langage, Benjamin, Rosenzweig, Heidegger, Vrin, 2001 ; Nietzsche, l’art de la politique de l’avenir, PUF, 2003 ;  Terreur et poésie, Galilée, 2004 ; Langues sans demeure, Galilée, 2005 ; Altérités de l’Europe, Galilée, 2006  La culture de la peur, identité, sécurité, démocratie, Galilée, 2008 ; Vivre avec, la pensée de la mort et la mémoire des guerres, Hermann, 2008 (traduit en anglais) ; La guerre des civilisations, Galilée, 2010, Le consentement meurtrier, éd. Du Cerf, 2012, Elections, de la  démophobie, Hermann, 2012, et enfin La vocation de l’écriture, la littérature et la philosophie à l’épreuve de la violence, éd. Odile Jacob, 2014. Et très récemment La gauche, c’est quand ?, éd.  de l’équateur, 2015. Ses travaux sont traduits dans une dizaine de langues.