Interpréter les 9 planètes de notre système solaire... Invités par Jeff Mills à s’exprimer sur sa musique, 9 danseurs de la compagnie Dairakudakan incarnent ces astres dans le film Planets, tourné à Tokyo sous la direction du pionnier de la techno de Detroit.

Après avoir travaillé ensemble sur les musiques des spectacles Virus, La Planète des insectes et Paradise, Dairakudakan et Jeff Mills se sont retrouvés sur ce projet où fusionnent cinéma, musique et danse. La musique de Planets étant construite à partir de données scientifiques, chaque danseur a conçu une chorégraphie/un état selon les spécificités transmises par Jeff Mills. Cette interprétation fascinante et minimaliste élargit la palette créative de l’album Planets sorti cette année.

La projection de Planets sera précédée d’une courte introduction par Jeff Mills et les danseurs de Dairakudakan.

Après la projection, il est possible d’enchainer avec le spectacle Paradise à 20h

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Planets (2017, 30 min.)

Réalisation et musique : Jeff Mills
Chef opérateur : Kazuhiro Okamoto
Musique interprétée par l’Orchestre Symphonique de Casa Da Musica de Porto sous la direction de Christophe Mangou 

 

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Les planètes :

Mercure Kohei Wakaba
Vénus Naomi Muku
Terre Yuna Saimon
Mars Takuya Muramatsu
Jupiter Akiko Takakuwa
Saturne Naoya Oda
Uranus Tomoshi Shioya
Neptune Emiko Agatsuma
Pluton Atsushi Matsuda 

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Jeff Mills 

 

C’est en 2012 que Jeff Mills découvre Dairakudakan à la Maison de la culture du Japon à Paris. Fasciné par cet univers, il collabore sur Virus, pièce célébrant le 40e anniversaire de la compagnie, créée à Tokyo et présentée à Montpellier Danse en 2013. Depuis, il compose la musique de La Planète des InsectesParadisePseudo-man et Super-man (deux dernières pièces créées à l’occasion du 45e anniversaire de la compagnie).

Pionnier et figure majeure de la techno minimaliste de la ville de Detroit où il est né en 1963, Jeff Mills est considéré comme l’un des DJ et producteurs de musique électronique les plus inventifs au monde. Mais depuis plus de quinze ans, sa carrière artistique dépasse les limites de la techno; il mélange les genres et multiplie les collaborations avec de nombreux artistes contemporains. Il travaille dès 2000 sur la fusion de l'image et du son et présente au Centre Pompidou sa bande-son inédite du film muet Metropolis de Fritz Lang. Il s’implique ensuite dans la création de plusieurs bandes-son en collaborant avec MK2, la Cinémathèque Française et la Cité de la Musique dans le cadre de ciné-mix : Three Ages (Buster Keaton), Octobre (Sergei Eisenstein), La Femme sur la lune (Fritz Lang), Le Voyage fantastique (Richard Fleischer), etc. 

En 2005, il collabore avec l'Orchestre philharmonique de Montpellier qui interprète ses œuvres pour célébrer le 20e anniversaire de l'inscription du pont du Gard au Patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis 2012, il travaille sur des créations telles que Light From The Outside World et Where Light Ends  avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne (St-Brieuc et Rennes), l’Orchestre national d’Ile-de-France (Salle Pleyel)... En 2015, Jeff Mills se voit nommé par l'Auditorium du Musée du Louvre, artiste résident de la neuvième session des « Duos Ephémères », dont l'objectif est de mêler musique, film, danse et poésie en live. 

Dans la même année, il créée une œuvre symphonique Planets avec l’arrangement du compositeur Sylvain Griotto. Cette pièce est interprétée avec Jeff Mills en personne aux machines et qui envoie les tempi au chef d’orchestre équipé d’oreillette. Planets a été jouée en version symphonique à Porto, Londres, Amsterdam, Lyon, Lille, Tokyo et Osaka. En plus de l’album double CD (version classique et version électro), son label Axis Records sort un coffret numéroté comprenant 9 vinyles qui représentent graphiquement chaque planète. Jeff Mills décide en 2017 de réaliser un film qui retrace la particularité des planètes à travers le corps de danseurs butô. C’est ainsi que le film Planets voit le jour avec la participation de 9 danseurs de la compagnie Dairakudakan

https://axisrecords.com/

Akaji Maro - A propos de Jeff Mills

Un jour, quand on jouait à Paris, on m’a parlé d’un DJ qui dépassait les frontières de la techno. Je suis allé le voir au Rex Club avec mes danseurs. En dansant sur sa musique, je me suis rendu compte que Jeff Mills avait un son clairement différent de la techno habituelle. Je me suis demandé s’il ne se servait pas de la musique pour transformer en sons ce que l’homme ne peut entendre, des sons à la limite de l’audible. C’est comme s’il percevait des signaux de l’univers, les faisait traverser dans son corps pour ensuite les traduire en musique. Je suis sûr que les gens ne dansent pas de la même manière sur un mix de Jeff et sur la musique d’autres DJs. Sa musique réveille et stimule des parties de notre corps auxquelles nous ne faisions pas attention, dont nous n’avions jusqu’alors pas conscience. Si on porte l’attention à ces zones titillées, notre corps se met à bouger naturellement. Grâce à ces stimulations, nous découvrons notre propre corps différemment. Cette musique a beau être produite par des machines, elle recèle une sensualité indéniable.

La musique de Jeff Mills nous propose d’observer jusqu’à l’intérieur de notre corps. Elle a ça en commun avec le butô. J’avais aussi vraiment envie de savoir ce que l’univers lui envoyait comme signaux. C’est ainsi que je lui ai proposé de composer des œuvres pour mes pièces.

En découvrant son parcours artistique, je me suis aperçu qu’on avait un regard commun. Il raconte quelque part dans ses œuvres le problème de l’humanité. J’aime son regard qui observe de manière distanciée la Terre et l’Homme.