Stéphane du Mesnildot, cri­ti­que et spé­cia­liste du cinéma asia­ti­que et Chiho Yoda, doc­to­rante au Centre d’Histoire Sociale du 20e siècle (Paris 1), revien­dront sur le par­cours de cet artiste aux mul­ti­ples facet­tes. 

« Shuji Terayama (1935-1983) est un artiste poly­gra­phe aux mul­ti­ples talents : écrivain, poète, dra­ma­turge, réa­li­sa­teur, met­teur en scène, scé­na­riste, pho­to­gra­phe, chro­ni­queur hip­pi­que, auteur de chan­sons... Dans l’his­toire artis­ti­que du Japon, il est sur­tout connu en tant que met­teur en scène au sein de son labo­ra­toire théâ­tral de Tenjōsajiki, une des trou­pes de l’Underground Theater autour des années 1970.

Nourri de lit­té­ra­ture occi­den­tale dès son enfance, cet intel­lec­tuel est resté tout au long de sa vie fidèle à son leit­mo­tiv « Contre le pou­voir », qu’il a exprimé à tra­vers dif­fé­ren­tes formes d’œuvres d’art très pro­vo­ca­tri­ces. Dans un contexte artis­ti­que où domine l’avant-garde dans le monde des années 1970, sa troupe Tenjōsajiki a été invi­tée dans plu­sieurs fes­ti­vals de théâ­tre inter­na­tio­naux notam­ment en Europe. En paral­lèle de ses repré­sen­ta­tions théâ­tra­les, Terayama a pré­senté ses courts et longs métra­ges, notam­ment au Festival de Cannes.

Souffrant de cir­rhose, il a pré­senté le spec­ta­cle Instructions aux domes­ti­ques (奴婢訓) au Théâtre natio­nal de Chaillot en 1982, et s’est éteint l’année sui­vante à l’âge de 47 ans. Après sa mort, ses œuvres lit­té­rai­res sont réé­di­tées à plu­sieurs repri­ses et ses pièces de théâ­tre sont adap­tées par d’autres met­teurs en scène, en par­ti­cu­lier Marie Vison (毛皮のマリー).

Le Musée com­mé­mo­ra­tif de Shuji Terayama à Aomori, ouvert depuis 1997, est visité aujourd’hui par plu­sieurs géné­ra­tions. »

Chiho Yoda
Doctorante au Centre d’Histoire Sociale du 20e siècle (Paris 1)