À l’occasion du 90e anniversaire de la mort de l’écrivain Natsume Sôseki, la MCJP rend hommage à l’une des plus grandes figures de la littérature japonaise moderne avec une conférence d’Emmanuel Lozerand, professeur à l’Inalco.

Initié aux classiques chinois, Natsume Sôseki (1867-1916) suit des études de littérature anglaise à l'Université impériale de Tôkyô. Il quitte ensuite la capitale et travaille en province jusqu'en 1900, en collège et en lycée. Bénéficiaire d'une bourse d'études, il séjourne presque trois ans à Londres, où il approfondit sa connaissance de l'Occident. À son retour, il enseigne quelque temps, mais il abandonne ses fonctions universitaires en 1907 pour rejoindre le grand quotidien Asahi Shimbun , où ses œuvres paraîtront désormais en feuilleton. Son état de santé est fragile, il est sujet à des accès dépressifs et un ulcère de l'estomac l'emporte dès 1916.
Natsume Sôseki occupe une place à part dans l'histoire de la littérature japonaise. Il fut aimé et admiré de ses contemporains dès la parution de son premier roman Wagahai wa neko de aru (Je suis un chat ) en 1905, dans la revue Hototogisu, fondée autour de son ami, le poète Masaoka Shiki. 
Aujourd'hui, les personnages de Natsume Sôseki sont toujours vivants dans le cœur des Japonais : Botchan ou Sanshirô par exemple sont des figures familières.
Pourtant, à bien y regarder, leur identité est toujours extrêmement précaire. C'est précisément à l'analyse de leur fragilité que cette conférence souhaite s'attacher, afin de nous les rendre un peu plus proches.

Emmanuel Lozerand est ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud et agrégé de lettres modernes. Professeur de langue et littérature japonaises à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), il a publié Les Tourments du nom : Essai sur les signatures d'Ôgai Mori Rintarô , Maison franco-japonaise, 1994 ; Littérature et génie national : Naissance d'une histoire littéraire dans le Japon du XIX e siècle, Belles Lettres, 2005.