A l'occasion du vingtième anniversaire de la mort de François Truffaut, la Maison de la culture du Japon à Paris rend hommage au cinéaste par une lecture qui permettra de rendre compte de sa carrière. Cette lecture a également pour vocation de permettre un accès à un Truffaut plus intime, tantôt tendre et amical, tantôt piqué au vif et réactif.

Avec Manuel Weber, Julia Gros de Gasquet, Tsuyu 
 
Truffaut a entretenu avec le Japon des liens affectueux, constants et intenses. On s'en rend compte dans sa longue correspondance avec Kôichi Yamada ou grâce à la troublante Mademoiselle Hiroko dont la grâce parcourt Domicile conjugal.
 
" Le 9 septembre 1983, François Truffaut écrit à Kôichi Yamada : "Je veux vous dire merci, mon amitié et mon désir que vous soyez toujours mon représentant-traducteur-ami-alter-ego-mon frère japonais. " C'est cette amitié jamais démentie qui est la pierre angulaire de la lecture que nous proposons. 
A partir de la Correspondance du Truffaut critique puis cinéaste, deux comédiennes, japonaise et française, et un comédien français font entendre la part d'humour et de révolte de celui qui n'a eu de cesse de faire de ses contradictions le champ et le contre-champ de toutes les émotions. 
Les Quatre cents coups, Jules et Jim, La Peau douce, Baisers volés, Les Deux Anglaises et le Continent, Vivement dimanche!... Ne pas imiter les films, ne pas raconter la vie du cinéaste mais choisir le plateau comme lieu de rencontre et d'action. Deux langues, le français et le japonais, deux univers, l'écrit critique et la lettre intime, trois personnages avec le théâtre pour passerelle. A trois voix, ce parcours montrerait dans chacune des lettres à la fois celui qui l'écrit mais aussi ceux qui la reçoivent : l'accent serait alors porté sur la dimension émotionnelle de l'échange. Ainsi chaque lettre serait pour nous, comédiens, l'occasion de jouer à la fois Truffaut écrivant et le destinataire qui reçoit et lit la lettre. C'est ce travail là qui représente pour nous, au-delà de l'assise dramaturgique de notre propos, une véritable gageure. "
Julia Gros de Gasquet, Manuel Weber. Notes de travail, mai 2004
 
 
Kôichi Yamada > critique de cinéma
 
Né à Jakarta en 1938, il étudie le français à l'Université des langues étrangères de Tôkyô. De 1964 à 1967, il écrit dans les Cahiers du cinéma. Ce critique de cinéma renommé est l'auteur de nombreux essais sur le 7e art dont une histoire du cinéma français. L'ouvrage qu'il a consacré à Truffaut a obtenu le 1er prix littéraire Bunkamura-Deux Magots. Il a également traduit les autobiographies de Lauren Bacall et de James Cagney, ainsi qu'un livre sur Hitchcock et Truffaut.
 
 
 
Julia Gros de Gasquet > comédienne
 
Elle est diplômée de la Rue Blanche (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) et ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure (Rue d'Ulm). Elle est aujourd'hui comédienne et maître de conférences en théâtre. Elle a travaillé au théâtre auprès d'Anrzej Seweryn, Alain Knapp, Claudia Stavisky, Guillaume Hasson, Sotigui Kouyaté, Richard Brunel. Elle a tourné sous la direction de Jean-Pierre Améris et dans le dernier film d'Eugène Green, Le Pont des Arts.
 
 
Tsuyu > comédienne
 
Née au Japon, elle a étudié au Cours Florent et à au Centre de danse international de Cannes Rosella Hightower. Au cinéma, elle a joué dans Taxi 2 de Gérard Krawczyk, Code inconnu de Michael Haneke, Madame Butterfly de Frédéric Mitterrand, Renaissance de Christian Volckmann… Elle a reçu le Prix du meilleur espoir au Festival du jeune cinéma européen d'Angers en 2000 pour son rôle dans le film hongrois Close to love. Elle a tourné dans de nombreuses séries télévisées : Alice Nevers, Le juge est une femme, Navarro…
 
Manuel Weber > comédien
 
Il est diplômé de la Rue Blanche (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre). Il a joué Molière, Marivaux, Tchekhov. Son goût pour la musique ancienne le conduit à collaborer avec les ensembles A Sei Voci et Le Concert des Dames ainsi qu'avec la violiste Christine Plubeau en tant que récitant. Il a joué dans Mithridate de Racine, mise en scène Eugène Green. En 2003 il est invité à Tokyo avec Julia Gros de Gasquet pour animer un séminaire sur " La déclamation et l'acteur français au XVIIe siècle ". Il a tourné dans Le Pont des Arts d'Eugène Green. Son enregistrement d'Alcools de Guillaume Apollinaire vient de paraître (disques Alpha).