Sugi-no-ichi, jeune aveugle de naissance à l'enfance misérable, est recueilli par un Kengyô , un maître d'école ayant pignon sur rue, qui forme les aveugles (les zatô ) aux techniques de massage, de l'acuponcture et de récitant au shamisen . Refusant la fatalité de sa condition (le zatô est le rang le plus marginal dans la société des aveugles), Sugi-no-Ichi va recourir au vol et au meurtre pour éliminer ses rivaux à la succession du maître. Premier grand succès au cinéma de Shintarô Katsu qui permettra à ce dernier d'incarner, deux ans plus tard, Zatôichi le masseur aveugle, le héros le plus populaire du cinéma d'exploitation japonais.

 

 

La série Zatôichi fait aujourd'hui figure de pierre angulaire du cinéma de genre japonais, une œuvre dont la portée mythique s'explique par une personnalité exceptionnelle, celle d'un acteur qui a incarné à lui seul le renouveau du cinéma populaire nippon : Shintarô Katsu. S'accaparant la personnalité du masseur aveugle, Katsu ira même jusqu'à s'emparer, à partir de 1967, des rênes décisionnelles de la série en créant la société Katsu Production en dépit d'un contexte de déclin inexorable des studios japonais. Il sera l'ultime producteur à résister à ce déclin, tel un indéboulonnable « dernier Mohican » de l'âge d'or du cinéma japonais. En complément de programme, Le masseur Shiranui, le film à l'origine de la série, et le Zatôichi de Takeshi Kitano, hommage décalé et expérimental au mythe du héros invincible.