Shûhô Kanô est l’un des plus éminents représentants de l’école Kita, l’une des cinq écoles de théâtre nô. Il est sans doute l’un des acteurs de nô qui contribue le plus à faire connaître cet art dans le monde entier. Présentation le lundi 20 de la pièce classique Aya no tsuzumi (Le tambour de damas). Et le mardi 21, dans le cadre de la Fête de la musique, il nous montre sa dernière création inspirée du Traité des cinq roues de l’illustre samurai Miyamoto Musashi. Forcément envoûtant.

 

Lundi 20 juin à 20h30 
Le tambour de damas

Tarif 12€ / Tarif réduit 9€ / Tarif membre MCJP 7€
Réservation ouverte à partir du 20 mai au 01 44 37 95 95 du mardi au samedi de 12h30 à 18h30 
Réservation prioritaire pour les membres MCJP ouverte à partir du 13 mai


Yukio Mishima a écrit une version contemporaine de la pièce Le tambour de damas dans son célèbre ouvrage Cinq Nô modernes. Moins connue du public français, l’histoire de la pièce originale se déroule au VIIe siècle, dans la province de Chikuzen. Un jour, un vieux balayeur du Palais de Kinomaru aperçoit une des épouses de l’empereur et en tombe éperdument amoureux. Celle-ci, l’ayant appris, demande à son serviteur de suspendre un tambour à un arbre et d’envoyer au vieil homme le message suivant : "Si le son du tambour accroché à l’arbre près de l’étang parvient à mes oreilles, j’apparaîtrai. " Fou de joie, le vieillard frappe alors le tambour de toutes ses forces. Mais aucun son ne sort de l’instrument car la malicieuse femme a fait tendre sur le tambour une pièce d’étoffe de damas au lieu de peau. Désespéré, l’homme met fin à ses jours en se jetant dans l’étang. 
Craignant que l’esprit du malheureux ne se venge, la femme se rend à sa recherche près de l’étang où elle perd subitement la raison. L’esprit surgit devant celle qui s’est si cruellement moquée de lui et, furieux, lui ordonne de taper sur le tambour qui, bien sûr, n’émet aucun son. Il déverse sa haine sur la femme épuisée avant de disparaître à nouveau.

 


Mardi 21 juin à 20h30 
Le traité des cinq roues - création 2002
Dans le cadre de la Fête de la musique

Entrée libre (dans la limite des places disponibles)
Réservation ouverte à partir du 20 mai au 01 44 37 95 01 du mardi au samedi de 12h30 à 18h30 (A noter que même si les réservations sont complètes, quelques places seront disponibles le jour même)
Réservation prioritaire pour les membres MCJP ouverte à partir du 13 mai

Le traité des cinq roues est un ouvrage sur l’art du sabre et la stratégie écrit par l’un des samurai les plus renommés, Miyamoto Musashi (1584-1645). Commande de la Ville de Kumamoto, la dernière création de Shûhô Kano s’inspire librement de ce grand texte classique. 

Au début de la pièce, Shunzan se rend au temple où Miyamoto Musashi écrivit Le traité des cinq roues. Il souhaite y célébrer un office en mémoire du guerrier disparu. Près d’une cascade, il croise un jeune garçon avec un tambour. L’enfant lui explique qu’il est l’âme tourmentée de Genjirô Yoshioka que Miyamoto Musashi tua de son sabre. Shunzan parvient à apaiser l’âme du garçon qui atteint alors l’illumination et lui promet de lui apparaître en rêve. Cependant, Shunzan voit dans son sommeil, non pas Genjirô Yoshioka, mais Miyamoto Musashi s’échinant à trouver le secret d’une stratégie victorieuse. Tandis qu’il médite, la divinité Kannon apparaît devant lui et exécute la danse des cinq éléments : la Terre, l’Eau, le Feu, le Vent et le Vide. Prenant conscience de l’importance de ces éléments, il se met à écrire d’une traite Le traité des cinq roues.

Cette pièce a été présentée pour la première fois en octobre 2002, devant le château de Kumamoto. 
C’est à Kumamoto que Miyamoto Musashi passa les dernières années de sa vie et rédigea Le traité des cinq roues. C’est également l’endroit dont est originaire Shûhô Kano.

Shûhô Kano est né en 1937 à Kumamoto. Tout comme son père Kano I, il se destine très tôt à une carrière dans le théâtre nô. A 19 ans, il entre en apprentissage dans l’Ecole Kita. En 1968, il fonde dans sa ville natale une association pour la promotion du nô. A partir de 1980, il donne de nombreuses représentations aux Etats-Unis, en Allemagne, en France, en Italie… Il fait don d’une scène de théâtre nô en 1992 à la ville d’Aix-en-Provence où, depuis 1994, il revient régulièrement pour familiariser le public français avec son art. Il est désigné "Bien culturel immatériel important" en 1986.