Durant l’ère Meiji, des photographes installés dans le port de Yokohama créent un genre spécifique : Yokohama shashin. Des épreuves du Japon, paysages et portraits, délicatement coloriées à la main et reliées dans de luxueux albums laqués pour la clientèle des voyageurs étrangers. Des centaines d’ateliers ont participé à cette aventure dont de nombreux restent encore anonymes. Les plus connus étant ceux de Kusakabe Kimbei, Yamamoto, Suzuki, Tamamura, Farsari, Ogawa et leurs précurseurs Felice Beato, Stillfried et Shimooka Renjô. Ces images ont largement circulé en Occident au XIXe siècle et forment une inspiration peu connue de l’iconographie du japonisme.

Claude Estèbe est pho­to­gra­phe et his­to­rien de la pho­to­gra­phie japo­naise.