Capitale du Japon pendant plus de mille ans, Kyoto est le berceau de la culture japonaise. De nombreuses formes d’art traditionnel s’y sont enrichies : littérature, peinture, théâtres nô et kabuki, cérémonie du thé, ikebana, artisanat, jardins, architecture… Cependant, durant l’époque moderne, Kyoto a connu un certain déclin avec le transfert de la capitale à Tokyo. Mais grâce à la modernisation des arts et de lʼartisanat traditionnels, le modernisme a contribué à la renaissance de Kyoto. Les architectes Takeda Goichi et Fujii Koji, tous deux professeurs à lʼUniversité de Kyoto, ont été les auteurs de ce renouveau. Un grand nombre de leurs réalisations subsistent à Kyoto et dans ses environs et sont au cœur du modernisme de cette ville. On y discerne clairement la volonté de moderniser lʼarchitecture en restant ancré dans la tradition. Un autre architecte, Maekawa Kunio, après avoir travaillé dans lʼatelier de Le Corbusier, est devenu un des représentants majeurs de lʼarchitecture moderniste à son retour au Japon. Ses réalisations se retrouvent dans tout l’archipel, mais c’est à Kyoto que l’on peut admirer son chef-d’œuvre, le Kyoto Kaikan, une salle de concert typique du modernisme japonais. À Kyoto, le modernisme s’est ainsi manifesté non seulement dans les réalisations de Takeda Goichi et de Fujii Koji, mais également dans le Kyoto Kaikan.  

Yasuhiko Nishigaki, professeur émérite de lʼUniversité de Kyoto