Claude Estèbe, photographe et historien, présente une sélection de tirages originaux de l'ère Meiji (1868-1912) issus de sa collection. Ces photographies – appelées Yokohama shashin car elles étaient proposées à Yokohama aux voyageurs à leur arrivée, marquèrent les esprits de l’époque pour la qualité exceptionnelle de leur mise en couleur. Elles sont un témoignage inestimable d’un Japon s’ouvrant alors au monde et riche d’un savoir-faire pictural unique.
Dès la période Meiji, le Japon fut surnommé « the Land of Photography » et les photographies coloriées à la main étaient particulièrement appréciées en Occident. Produites pour les touristes, elles avaient alors bien plus de valeur que les estampes japonaises qui n’intéressaient guère la plupart des visiteurs.
Cette exposition présente une soixantaine de fragiles originaux ainsi qu’une sélection de rééditions en grand format pour permettre aux visiteurs d’en apprécier les détails et la mise en couleur. Ces nouvelles épreuves ont été spécialement tirées sur du washi bio par un couple d'artisans français (Atelier Papetier) qui le fabrique à la main selon la technique originale du nagashizuki. Si le papier washi n'était pas utilisé au XIXe siècle pour les photographies, ce papier magnifie toutefois le charme des épreuves albuminées coloriées à la main.
Cette exposition n'a pas la prétention d'être un panorama historique complet de l’ère Meiji mais voudrait faire partager quelques « coups de cœur » et redécouvrir quelques maîtres oubliés de la photographie comme Ueno Hikoma, Uchida Kuichi, Kusakabe Kimbei ou Kajima Seibei…