En 709, les troupes arabes s’emparèrent de Boukhara, la capitale de la Transoxiane ; les habitants des oasis de l’Asie centrale commencèrent à embrasser la religion des conquérants, l’islam. Puis en 999, les Turcs Qarakhanides occupèrent définitivement Boukhara. Enfin en 1220, les armées de Gengis Khan ravagèrent la ville. Les Turcs adoptaient la religion des peuples conquis, et d’ordinaire les Mongols aussi, à l’exception toutefois de ceux qui restaient en Mongolie propre et en Chine. Ceci eut pour résultat « l’islamisation » non seulement des mythes des origines conçus par les nomades des steppes, mais aussi de leurs rites funéraires. Les processus d’acculturation et les rapports entre la religion et le pouvoir prouvent que les rencontres de civilisations ne se résument pas à des collisions mais donnent aussi lieu à des brassages plus ou moins pacifiques. François Macé, professeur à l’Inalco, qui étudie les interactions entre le pouvoir et la religion, commentera la conférence et comparera le cas turco-mongol à celui du Japon.