Conférence de Yôichirô Satô, professeur de l’Institut de la Recherche pour l’Homme et la Nature à Kyôto
Commentateur : Augustin Berque, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences sociales
Les milieux humains sont toujours historiques. Cependant, la recherche a traditionnellement tendu à négliger cette historicité, considérant le milieu comme un invariant qui déterminerait les structures sociales, les coutumes, voire jusqu’au caractère des peuples. Ces vues sont très discutables. À une échelle d’environ dix mille ans, les milieux changent diversement au gré des fluctuations climatiques et des activités humaines. Par exemple, l’idée que l’Asie centrale a toujours été une zone aride est aujourd’hui remise en question. Et généralement, nous devons reconsidérer non seulement l’incidence des changements environnementaux sur les civilisations, mais en retour également la responsabilité des civilisations dans ces changements, y compris les catastrophes comme celle du 11 mars 2011.