Stomu Yamash’ta est l’un des plus grands percussionnistes japonais. Les quarante ans de carrière de cet interprète et compositeur de renommée mondiale démontrent sa passion pour toutes les formes musicales : musique contemporaine, rock, jazz progressif, musique bouddhique…
 
En 1986, il découvre la roche volcanique sanukite avec laquelle il se lance dans la fabrication d’instruments de musique originaux. Depuis, il joue de ces percussions au son fascinant aussi bien dans les temples bouddhiques du Japon que sur les scènes du monde entier. Pour ses concerts à la MCJP, il sera accompagné de la flûte fue de Michiko Akao et des chants de quatre moines bouddhistes. Laissez-vous captiver.
Il y a 20 000 ans, les hommes préhistoriques qui vivaient dans l’archipel japonais se mirent à fabriquer des pointes de lances et de flèches avec une roche volcanique connue sous le nom de sanukite. Très longtemps, cette roche joua un rôle majeur lors des chasses et des guerres et fut intimement liée au quotidien des gens. Durant l’époque antique, on en faisait des instruments de musique tels que des gongs ou des flûtes. Yamash’ta renoue à sa manière avec cette très ancienne tradition puisque depuis une vingtaine d’années, il compose des morceaux pour des percussions et autres instruments de musique fabriqués à partir de cette roche aux qualités sonores exceptionnelles.
 
Né à Kyôto en 1947, Stomu Yamash’ta est fasciné par les percussions depuis l’âge de 8 ans. A 17 ans, il est invité par la Juilliard School à New-York pour étudier la musique classique et le jazz. Il conçoit une nouvelle musique avec ses percussions et, alors qu’il n’a que 22 ans, le Time Magazine parle de lui comme de « l’homme qui a changé l’image des percussions ». Ce jeune prodige joue dans des orchestres mondialement connus tels que le Chicago Symphony Orchestra et le Philharmonique de Berlin et travaille avec de très grands compositeurs : Tôru Takemitsu, Hans Werner Henze, Peter Maxwell Davies. 
En 1972, il fonde le Red Buddha Theater. Cette troupe qui mélange théâtre et musique fait des débuts fracassants au Festival d’Avignon avant de donner plus de 500 représentations dans le monde entier.
 
Quatre ans plus tard, Yamash’ta monte un fabuleux groupe de rock, GO, avec le guitariste Al Di Meola, Steve Winwood et sa voix soul, Mike Shrieve (ex-Santana), Klaus Schulze (pionnier de la techno)… Ils donnent des concerts au Palais des Sports de Paris, au Royal Albert Hall de Londres…
Les années 80 marquent un tournant radical dans la carrière de Yamash’ta. Il s’installe à Kyôto où il étudie la musique bouddhique. Il imagine alors un « service commémoratif musical ». Il organise ce nouveau type de célébration dans divers lieux sacrés : Mont Kôya, temples Enryaku-ji et Tôdai-ji, Stonehenge en Angleterre… Il compose parallèlement pour le cinéma et reçoit l’équivalent japonais d’un César pour la meilleure musique de film en 1984. Sa découverte en 1986 des instruments de musique en roche volcanique lui ouvre des horizons musicaux entièrement nouveaux.
Artiste aux multiples facettes, il joue aux côtés de Mick Jagger lors de sa tournée japonaise (1988), présente au Théâtre national de nô de Tôkyô sa composition Listen to the Future en collaboration avec le grand acteur de nô Hideo Kanze (2001), occupe actuellement le poste de Secrétaire Général de l’ONG basée à Jakarta "Sacred Bridge Foundation", participe en tant que directeur artistique à plusieurs festivals de musique sacrée… Yamash’ta n’avait plus joué en France depuis son concert à Paris en 1976.
Ce retour dans la capitale est en quelque sorte le signe de l’accomplissement d’un cycle.