Suzuko, fille d'un grand cuisinier du quartier Akasaka à Tôkyô se marie avec le fils d'un acteur de nô de l'école Kanze. Elle est pourtant amoureuse d'un officier, Yakata qui l'a rejetée, pressentant une mort prochaine car il a décidé de participer au coup d'état du 26 février 1936. Celui-ci échoue et Yakata est exécuté. Suzuko, évoquant son amour pour Yakata, s'empoisonne. Célèbre drame amoureux dont l'atmosphère n'est pas sans rappeler le mythique Rites d'amour et de mort (Yûkoku ) tourné par Yukio Mishima l'année précédente.

 

Heinosuke Gosho (1902-1981) est resté dans les mémoires comme le peintre appliqué et infatigable de la vie des petites gens, en quarante années de carrière et une centaine de films. Son attachement, érigé en style, à la réalité populaire et "à la comédie des hommes dans leur vie quotidienne" va en faire le chef de file d'un genre particulier, le shomingeki (films décrivant le quotidien des gens ordinaires), qui disparaîtra dans les années 1960, mettant un terme à sa carrière de cinéaste. Ses films sont le chaînon manquant, dans notre exploration du cinéma japonais, entre les œuvres de Yasujirô Ozu et Mikio Naruse.