Japon, XIX e siècle… Zatôichi découvre une petite ville entièrement sous la coupe d'un gang. Son chef, Ginzô, se débarrasse des gêneurs grâce à son redoutable homme de main, le rônin Hattori. Dans un tripot, Zatôichi rencontre deux geishas, aussi dangereuses que belles, qui parcourent le pays à la recherche du meurtrier de leurs parents…

« Je me suis attelé à créer une nouvelle version de cette figure héroïque, aussi différente physiquement et psychologiquement que possible de l'original. Mon Zatôichi est un homme plus coquet et excentrique. Le Zatôichi de Shintarô Katsu avait un côté réconfortant dans ses relations avec les villageois. Le mien ne se mêle pas vraiment aux gentils. Il se contente de pourfendre les méchants. » (Takeshi Kitano)

 

La série Zatôichi fait aujourd'hui figure de pierre angulaire du cinéma de genre japonais, une œuvre dont la portée mythique s'explique par une personnalité exceptionnelle, celle d'un acteur qui a incarné à lui seul le renouveau du cinéma populaire nippon : Shintarô Katsu. S'accaparant la personnalité du masseur aveugle, Katsu ira même jusqu'à s'emparer, à partir de 1967, des rênes décisionnelles de la série en créant la société Katsu Production en dépit d'un contexte de déclin inexorable des studios japonais. Il sera l'ultime producteur à résister à ce déclin, tel un indéboulonnable « dernier Mohican » de l'âge d'or du cinéma japonais. En complément de programme, Le masseur Shiranui, le film à l'origine de la série, et le Zatôichi de Takeshi Kitano, hommage décalé et expérimental au mythe du héros invincible.