Something Like It
1981/103’/DCP/Avec Katsunobu Ito, Kumiko Akiyoshi, Isao Bito, Erika Aso, Denden, Masahiro Kobayashi/Comédie sentimentale


Un apprenti rakugoka, conteur d'histoires drôles, se produit dans un lycée de filles et rencontre Yumi. L'indifférence du père de celle-ci pour ses histoires blesse son amour-propre, alors que son aîné s'apprête à être rakugoka à part entière.


♦ Jeudi 4 avril 19h30 : En présence de Kazuko Misawa et Utamaru
♦ Samedi 29 juin 14h30


Commentaire d'Utamaru 

Jusqu’à ce film, Morita tournait en Super 8 des films amateurs expérimentaux. Du jour au lendemain, il devient un vrai cinéaste avec un long métrage 35mm, qui est présenté au grand public tout en restant une production indépendante. Les débuts de Morita, ce futur "grand" japonais, n’ont rien de conventionnels, le contenu non plus. Morita a osé habiller les assistants de rakugo dans le style d’Ivy (mode vestimentaire japonaise qui a réinterprété les vêtements des étudiants américains de l’Ivy League des années 1960), montrant sa préoccupation pour « le look d’ensemble » d’un film, chose rare dans le cinéma japonais d’alors. Ce qui est nouveau aussi, c’est la posture et le jeu "non professionnels" de Katsunobu Ito, ce qui a provoqué la colère du distributeur quand il a visionné les rushs. Né et élevé au cœur de la trépidante Tokyo, Morita connaissait parfaitement les femmes de la nuit. Ils montrent ici les travailleuses du sexe comme des êtres sensés, intelligents et indépendants, à mille lieux de l’image du fantasme masculin qui s’impose dans la fiction, point de vue très neuf. Le montage et la bande-son débridés, à la manière des films expérimentaux, sont principalement influencés par Godard. Cette comédie est aussi un appel fervent à ceux qui ne sont pas encore devenus tout à fait "quelqu'un", à l’instar de Morita lui-même à l'époque (il est tel le héros, à la fin, qui traverse Tokyo à l'aube pour aller vers son destin de rakugoka à part entière). Voilà pourquoi ce film est aimé au-delà du temps.