Le Festival Paris Beckett 2006-2007 célèbre le centenaire de la naissance de Samuel Beckett (1906-1989) en proposant un grand nombre de manifestations à Paris et dans toute l’Ile-de-France. La MCJP s’associe à ce festival avec deux soirées montrant les correspondances entre l’esthétique du théâtre traditionnel japonais et l’œuvre de Beckett : similitudes structurales avec le nô, ressemblances avec les personnages comiques du kyôgen…
 
 
Pas moi  suivi de Souffle
 
Mise en scène Barbara Hutt
Avec Raphaëlle Gitlis
 
Au cours d’un voyage à Malte, Beckett trouve le moyen de réaliser enfin la pièce à laquelle il pensait depuis longtemps : un seul visage qui se détacherait du noir, "une paire de lèvres balbutiantes", "une voix criant dans le désert". Bouche y raconte sa propre histoire, comme celle d’un autre – à la troisième personne –, en manifestant un refus véhément de passer à la première personne. 
 
Souffle est une pièce entièrement sonore. Elle est composée de plus de 22 indications concernant l’interprétation vocale, la lumière, le rythme, l’intensité et dure à peine 1 minute. Cette pièce a été écrite pour la revue érotique Oh Calcutta. Dans l’esprit de Beckett, elle devait être un clin d’œil et ne pas être au diapason de la revue.
 
Actes sans paroles I et II (kyôgen)
 
Avec Akira Shigeyama (distribution en cours)
 
Les saynètes de kyôgen – il s’agit de farces au sens littéral du terme – sont intercalées à l’origine entre deux pièces de nô, assurant une alternance des genres afin de détendre le spectateur. Elles sont confiées depuis l’époque Muromachi (14-16e siècle) à un petit nombre de familles –dont les Shigeyama- qui en transmettent la tradition. Les Shigeyama jouent ici Beckett et nous offrent la possibilité de le confronter à une esthétique qui ne lui est pas étrangère. 
 
 
Débat "Beckett et le Japon" à l’issue de la représentation du vendredi 6 avril. Avec Jean-François Dusigne, co-directeur artistique d’ARTA, Akira Shigeyama et Barbara Hutt.