A côté du papier industriel demeure, jamais remplacé, le washi, papier fait main, que l'on retrouve de nos jours encore sous des formes on ne peut plus variées dans d'innombrables domaines.
Indispensable réceptacle des écrits de l'an mil qui ravissait dans ses nuances de coloris et de transparence la poétesse Sei Shônagon, vanté par l'écrivain Tanizaki Jun.ichirô qui cherchait à cerner les fondements de l'esthétique japonaise, le washi sut traverser les siècles en étant l'un des matériaux privilégiés de l'artisanat japonais.
Certaines utilisations ne surprendront guère : peinture à l'encre sumi-e, estampes, calligraphie, luminaires, ombrelles, éventails, portes cloisons shôji, artisanat du papier mâché... Peint, laqué, torsadé, plié, torsadé, le papier se fait caméléon. Ce matériau aux propriétés étonnantes - il est notamment des plus résistants - s'emploie toutefois bien au-delà du simple cadre des usages traditionnels, ce que nous vous proposons de découvrir. Nous pesons nos mots, il s'agit bien d'un univers. Qui s'étend également à l'architecture contemporaine, à la mode, aux nouvelles technologies, et s'exporte même depuis le 20e siècle pour ses qualités inégalées, intéressant par exemple des restaurateurs d'art occidentaux.
Nous nous attacherons plus particulièrement dans ce dossier à comprendre et à faire connaître le matériau papier, depuis sa conception jusqu'à ses qualités exceptionnelles, physiques et esthétiques, en mettant en évidence le rôle essentiel qu'il joue dans la culture japonaise.