Future Memories : Last Christmas

1992/119’/DCP/Comédie romantique et fantastique avec Shizuka Kudo, Misa Shimizu, Motoya Izumi, David Ito

Une mangaka en mal de succès et malheureuse dans sa vie conjugale meurt subitement. Mais au lieu de disparaître, elle remonte le temps jusqu’en 1981. Et comme elle a gardé les souvenirs de son passé, elle choisit un autre mari et fait de nouvelles propositions à son éditeur.


♦Vendredi 5 avril 16h00 Discussion avec Kazuko Misawa et Utamaru
Samedi 13 avril 14h00



Commentaire d'Utamaru

La filmographie de Yoshimitsu Morita est scindée en deux périodes : les films avant et après Haru, son chef-d'œuvre de 1996 réalisé après une interruption de quatre ans. Produit admirable de divertissement simple et cash, Memories of the Future, qui vient juste avant Haru, termine en apothéose la première moitié de la carrière de Morita, après des années de perfectionnement formels. L'histoire originale de l’immense mangaka Fujiko F. Fujio est un conte faustien sur le rajeunissement d'un homme au seuil de la vieillesse, mais Morita a créé ici deux héroïnes que tout sépare pour rajeunir et moderniser de fond en comble cette histoire aux accents de fraternité féminine. Le film présente aussi un casting prestigieux : la grande professionnelle Misa Shimizu, la chanteuse populaire Shizuka Kudo, David Ito du trio comique B21 Special ; Motoya Izumi, inconnu à l’époque, maître de Kyogen, continuateur de la tradition de cet art comique médiéval. Rarement Morita s’était offert une production si grandiose, normalement impensable avec un budget japonais, en reconstituant, entre autres, la tour de l’horloge Hattori à Ginza, sur fond de musique pop à l’orchestration imposante. Et tout cela fonctionne à merveille grâce à une narration d’un extrême brio ! Le film est aussi annonciateur des futures productions mondiales time travel. En même temps, le problème de l’héroïne du film : rester libre ou se soumettre à la commande, est celui-là même qui tourmentait Morita à cette époque. C’est l’élégance discrète, commune aux œuvres de Morita, que de masquer à peine cette sincérité sous une couche de culture pop.