La MCJP entame un cycle consacré à l’industrie japonaise du jeu vidéo, vaste épopée qui a vu les compagnies nippones dominer durablement l’univers des salles d’arcade et des consoles de jeu avant de céder partiellement du terrain à l’Occident. De ses origines à ses multiples évolutions, ce pan sous-estimé de la culture japonaise soulève des questions d’identité et de vie en société.
Inventé au cours des années 50-60 par des ingénieurs occidentaux au titre d’expérimentations informatiques, le jeu vidéo ne se diffuse que tardivement sous une forme commerciale avec les bornes d’arcade, inaugurées en 1972. Historiquement, le Japon n’est donc pas à son origine contrairement aux croyances communes. Il faut dire que l’industrie nippone rattrape son retard dès 1978 par l’entrée en scène, coup sur coup, de Nintendo, Namco et Taito, compagnies anciennes qui avaient déjà largement exploré le domaine du divertissement avant d’opter pour les jeux vidéo, devenant très vite des géants incontournables. L’histoire de leur mutation fulgurante et de leurs succès planétaires, jusqu’au krach vidéo-ludique de 1983, nous fera revenir sur la genèse de nombreux titres mythiques. Avec Space Invaders, la société Taito provoqua un phénomène mondial dont les répercutions se poursuivent de nos jours.
Le conférencier : Journaliste depuis quinze ans dans la presse écrite de jeu vidéo, Denis Brusseaux est également scénariste pour le cinéma. Il a participé à de nombreux suppléments de films japonais en DVD et a co-écrit un livre consacré à Hideo Kojima, le célèbre créateur de la saga Metal Gear Solid.