Le titre de cette exposition – « Reflets de la nature » – s’inspire de l’expression japonaise « kyoka suigetsu » que l’on pourrait traduire littéralement par : reflets des fleurs dans un miroir et de la lune sur la surface de l'eau. Cette expression est une métaphore des belles choses que l’on peut voir mais qu’on ne peut pas saisir. La beauté de la nature que la Terre laisse entrevoir à chacun de nous est l'essence même du kyoka suigetsu.
Autrefois, au Japon, il n’existait pas de mot pour désigner la nature. Les végétaux, les animaux, les mers et les montagnes formaient un tout avec les êtres humains. On ne faisait pas de distinction entre les humains et leur environnement. A cause de la tendance moderne à nous emparer de la nature, n’avons-nous pas oublié de vivre en harmonie avec elle ?
Cette exposition met en lumière la délicate harmonie des végétaux et des animaux, ainsi que les moments où nous pouvons sentir le souffle de la vie.
Junji Takasago :
Alors qu’il démarre sa carrière dans la photographie sous-marine, Junji Takasago rencontre Jacques Mayol, le premier apnéiste au monde à être descendu à plus de 100 m de fond. Il immortalise par la suite des moments précieux de Mayol en contact avec les animaux marins. A partir de 2001, il séjourne plusieurs fois à Hawaï et aux Etats-Unis à la recherche des arcs-en-ciel de nuit qui apparaissent au clair de lune. Ses échanges avec les guérisseurs de Hawaï et les Amérindiens enrichissent sa connaissance de la nature et nourrissent sa pensée déjà imprégnée de la philosophie du shinto et de l'aïkido qu’il pratique depuis sa jeunesse.
Junji Takasago devient alors un photographe fin connaisseur des phénomènes atmosphériques, capable de se laisser approcher par les animaux même les plus sauvages. En 38 ans de carrière, il a visité plus de cent pays et a publié une trentaine de recueils de photos et d’essais : Dear Earth, Planet of Water, Night Rainbow... En plus des expositions et des activités de l’association Oceanic Wildlife Society (OWS) dont il est membre fondateur, il écrit et partage volontiers ses expériences dans les média, comme une façon de questionner sans relâche la relation entre la Nature et l'Homme.
En 2022, il est reçoit à Londres le prestigieux prix « Wildlife Photographer of the Year » dans la catégorie « Art de la nature ».