SOREKARA/ENSUITE                                                                                                                           
1985/130’/DCP/avec Yusaku Matsuda, Miwako Fujitani, Kaoru Kobayashi
Drame intimiste
D’après Natsume Soseki

Printemps 1908. A 30 ans, Daisuke fils d’un riche commerçant passe ses jours plongé dans la littérature, ou au théâtre. Bien que rebelle à l’idée d’embrasser une carrière, sa famille le presse à se rendre utile, en l’encourageant d’abord à se marier. Daisuke fait la sourde oreille.


♦Vendredi 5 avril 19h30 : Discussion avec Kazuko Misawa et Utamaru



Commentaire d'Utamaru 


Autant pour Yusaku Matsuda lassé de son étiquette de star de films d’action, que pour Yoshimitsu Morita cherchant à progresser en tant que réalisateur, la réaction chimique qu’a provoqué leur rencontre dans Jeu de famille (1983) est chose singulière. Les deux hommes partagent désormais la même vision de l'avenir, et décident de s'associer pour adapter un roman de Natsume Soseki sur l’adultère. Morita innove ici sur plusieurs points : d’abord en choisissant le scénariste Tomomi Tsutsui, avec qui il retravaillera par la suite quand il voudra éviter le biais du regard masculin ; et en réinterprétant le Tokyo de l'ère Meiji avec la sensibilité "pop" des années 1980 grâce au travail très professionnel des décorateurs et des costumiers ; enfin par le recours aux plans séquences pour prendre le temps, comme jamais jusqu’ici, de serrer au plus près le jeu des acteurs. Mais on retrouve le même schéma narratif, sans cesse à l’œuvre sous des variantes diverses depuis Something Like It et Main Theme. Par exemple, le héros sévèrement réprimandé par Chishu Ryu et renié par sa famille peut être vu comme Morita lui-même en conflit avec les valeurs traditionnelles de l’industrie du cinéma. On voit aussi le talent de Morita en matière de casting et de mise en scène par sa capacité à faire ressortir le charme statique de Miwako Fujitani, pourtant connue pour ses rôles comiques. À sa sortie, Sorekara a raflé tous les prix nationaux, faisant de Morita un nouveau "grand maître" du cinéma japonais, mais il n’y eut plus de collaboration avec Matsuda qui mourut subitement en 1989.



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