Médaillé d’or en équipe aux Jeux de Tokyo 2020, le fleurettiste Enzo Lefort pratique avec passion la photographie. Les clichés qu’il nous présente – tirés de son ouvrage Olympic Backstage – dévoilent les coulisses de ces Olympiades et le quotidien hors normes d’un tournoi disputé dans un Japon sous bulle sanitaire. Ses tenues d’escrime, ses appareils argentiques et des planches du manga qui retrace son parcours seront aussi exposés.



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Quelques questions à Enzo Lefort


D’où vous vient votre passion pour la photographie ?

Ma passion pour la photographie est survenue en 2018 quand j’ai acheté mon premier appareil photographique argentique, sur les conseils de ma femme. Le fait d’avoir un nombre de vues limité sur ma pellicule m’a amené à mieux soigner mes compositions de photos, à mieux choisir ma lumière et  à mieux identifier mes sujets. Il y a également un parti pris artistique avec l’argentique auquel j’ai tout de suite adhéré.


Avez-vous une approche plutôt documentaire ou artistique de la photographie ?

Je pense osciller entre les deux en fonction du contexte. Mais une chose est sûre, j’accorde autant d’importance au fond qu’à la forme. Pour moi, une image est d’autant plus belle quand elle raconte quelque chose.


Quel type de matériel utilisez-vous ?

J’utilise des appareils différents en fonction du contexte. Mon appareil de prédilection est un appareil moyen format, le Mamiya 645. Cependant j’utilise également beaucoup les Contax T2 et T3 ainsi que le Contax G2, surtout lorsque j’ai besoin d’être mobile ou discret.


Être à la fois athlète et photographe lors des JO de Tokyo, n'était-ce pas perturbant ?

Pas du tout, dans le sens où la photographie m’aide à être plus performant. Cela m’aide à penser le plus tard possible à la compétition et à son enjeu. En revanche lorsque je m’entraine ou que je suis sur le lieu de la compétition, je ne prends quasiment pas de photos, car je n’y pense même pas. Ma concentration est uniquement dédiée aux enjeux sportifs.


Vous avez publié deux recueils de photos consacrés au Japon. Ce pays a-t-il une importance particulière pour vous ?

Totalement, c’est un pays que j’apprécie énormément. J’ai la chance de m’y rendre une fois par an depuis 2011, et à chaque fois je me prends une énorme claque, tant tout dans ce pays me fascine et m'inspire. Et plus récemment, en 2021, j’y suis devenu champion olympique avec mon équipe. Rien que pour ça, Tokyo gardera toujours une place spéciale dans mon coeur.


Vous faites de la photo, vous publiez des livres, vous animez des podcasts, vous écrivez des mangas, etc. Avez-vous d'autres projets créatifs en cours ?

Oui ! J’ai toujours de nouveaux projets en cours, car je n’aime pas stagner. J’aime découvrir et apprendre de nouvelles choses grâce à ces projets. En ce moment je travaille sur un documentaire que j’ai écrit et que nous allons tourner après les Jeux olympiques. C’est un documentaire sur l’escrime en Guadeloupe, qui va tâcher de décrypter la relation toute particulière entre cette petite île de 400 000 habitants et la pratique de l’escrime.

Je travaille également sur un projet de magazine autour du sport.


Allez-vous prendre des photos des coulisses des Jeux de Paris ?

Je pense que je prendrai des photos, mais plutôt des photos souvenirs. Pour garder une trace éternelle de cette expérience hors du commun que ces Jeux olympiques à la maison constitueront !